L'art d'être une It-girl.

Tous les mardis soirs, depuis le début de l’été, je regarde Arte. Oui, je sais ça peut paraître étonnant, venu d’une ado de 14 ans. Effectivement, tous les mardis, cette chaine diffuse des films, des documentaires sur des filles exceptionnelles. Madonna, les cheerleaders, Nikita, Janis Joplin, les groupies, tout y passe. Tous les mardis, c’est « Summer of girls ».

Hier, donc, je me suis posée devant Arte. Il y avait un reportage sur les It girls.

Une It girl, c’est une femme, une très jeune femme, qui débarque du jour au lendemain dans tous les magazines, tous les reportages, tous les blogs, et tout ça sans avoir fait grand chose. Et d’un coup, tout le monde les trouve cools, juste parce qu’elles sont elles-mêmes. Elles sont alors invitées à toutes les soirées hypes de Paris, NYC, Londres, Los Angeles et j’en passe, squattent les premiers rangs des défilés et les séries photos de magazines « spécial It », comme Nylon ou Jalouse pour les Français. Pour ne pas tomber dans l’oubli, elles marquent leurs territoires comme elles peuvent, pour laisser une trace de leur passage : lignes de vêtements, de chaussures, de lunettes, tout ce qui peut être porté en fait. Elles sont mannequins occasionnels, vaguement djettes (même si elles se contentent de programmer la playlist qu’on leur a demandée de jouer, et de paraître le plus détendues possible en réglant le volume), parfois chanteuses, muses de leurs petits-amis underground.

Malheureusement, la gloire est éphémère, les petits-copains passent, la mine se creuse à force de soirées trop mouvementées, et à 20 ans, elles sont déjà Has Been.

Cory Kennedy en est le parfait exemple. Elle rencontre à 16 ans seulement le photographe Cobrasnake, le photographe phare qui immortalise toutes les soirées huppées à travers le monde. Elle devient alors sa copine, et le thème principal de son blog. Cory mange, Cory fume, Cory ne fait rien, Cory joue à la sexy girl, overdooooooose de Cory ! Elle est partout ; cela fait d’elle l’une des premières à être qualifiée d’It-chose.  Elle a aujourd’hui 21 ans, et on ne la voit presque plus. Les paupières tombantes, le regard fatigué, le teint gris, quelques kilos en plus, et elle n’est plus le fantasme de toutes les ados passionnées de la vie de ces It-trucs. Elle est devenue vieille.

 Il faut renouveler le stock ! Prenons des filles de, ça sera plus facile à trouver ! Ah ça, il y en a : Pixie et Peaches Geldof, filles du rockeur Bob Geldof, Coco Summer, fille de Sting, Kimberly Stewart, fille de Rod Stewart, Zoe Kravitz, fille de Lenny Kravitz, Lourdes Ciccone plus recemment, fille de la Madone, et Izia, fille de Jacques Higelin, pour les Français.

Ou au lieu de jouer dans le trash, prenons quelques Alexa Chung ou Blake Lively, plus rangées, pas du genre à être ivre morte à un vernissage ou une RP Chanel (n’est-ce pas Lily Allen, qui elle, pour le coup, n’est pas une It-girl) et qui, elles, font de vraies chose (présentatrice télé sur MTV et actrice dans une série à succès, "Gossip gir"l en l’occurrence. Ca vend du rêve, hein ?).

Cory en sa belle periode adolescente, fraiche, belle et insouciante.

Cory maintenant. Dur...

Les desormais cultes filles Geldof.

Zoe Kravitz.

Daisy Lowe (tiens, je l'avais oublié celle là.)

Alexa Chung. Je la vois toujours en front row des défilés et dans les magazines, mais je n'ai jamais vu son emission...

 Il y en a tellement, je finis par oublier leurs noms. C’est ça : à force de trop en faire, les gens finissent par en avoir marre. Même si elles nous énervent, qu’on les trouve belles, trop belles pour être vraies, qu’on traque le moindre de leurs défauts, on ne peut qu’être fasciné par elle. Elles sont populaires, gagnent beaucoup d’argent et nous, aveugles comme des taupes en plein jour, on suit le mouvement. L’It-mouvement.